Yvon et Guillemette Nicolazic

L'un des scénaristes raconte

C’est sous le règne de Louis Xlll, qu’a commencé, le 7 Mars 1625, le pèlerinage de Sainte-Anne d’Auray, lorsqu’Yvon Nicolazic, agriculteur de ce hameau d’une cinquantaine d’habitants, guidé par un mystérieux flambeau, découvrit une statue de sainte Anne dans son champ du Bocenno. Ce hameau de 7 fermes s’appelait Keranna, le village d’Anne, signe que la sainte n’avait été une inconnue en ces lieux. D’ailleurs Nicolazic et les autres habitants la vénéraient.

Les apparitions commencèrent en Août 1623, et le 25 Juillet 1624, veille de sa fête, l’apparition révèle son nom: «Me zo Anna, mamm Marie, Je suis Anne, mère de Marie. ». Elle révèle aussi à Yvon Nicolazic qu’il y avait eu autrefois une chapelle, désormais ruinée. Elle lui demande de la rebâtir. L’évêque de Vannes, Monseigneur Sébastien de Rosmadec, ayant entendu Nicolazic, reconnut l’authenticité des apparitions et autorisa la célébration de la messe le 26 juillet suivant.

Tout de suite, les pèlerins affluèrent en foule et depuis cette date, des millions de pèlerins sont venus ici prier, supplier et remercier la mère de la Vierge Marie, l’aïeule de Jésus-Christ. Parmi ceux-ci, la plupart anonymes, humbles paysans, marins, ou pèlerins venant de plus loin à mesure que se développaient les moyens de communication, il y eut quelques grands de ce monde, empereur, reine, présidents, nonces apostoliques, cardinaux. L’un d’eux a particulièrement marqué ce lieu, le pape Jean-Paul ll, qui a actualisé le message donné par sainte Anne, il y a presque 4 siècles. Ce sanctuaire est le cœur spirituel du diocèse et de la Bretagne.

La chapelle fut construite puis saccagée pendant la révolution et démolie ensuite pour permettre la construction de la basilique actuelle, à la fin du 19eme siècle.

«RECONSTRUIS LA CHAPELLE» c’est-à-dire « remets debout des murs abattus afin que renaisse, grandisse l’Église, fais ce qu’il faut pour donner vie à ce lieu que j’ai choisi ».

Ce lieu vit. On y vient de partout en touriste, en visiteur, en pèlerin, dans ce sanctuaire où un humble paysan qui ne voulait parler que le breton a été témoin d’évènements qui ont transformé le village et tout le diocèse en donnant un nouveau souffle à la vie spirituelle et culturelle du pays vannetais.

Depuis 1625, l’on vient ici prier « intron santez Anna, Madame sainte Anne ». Ici l’on vient vivre quelque chose d’unique, d’indicible, qui vous permet de repartir avec un cœur consolé.

Ici les bretons viennent à la source. Ils veulent que s’y désaltèrent tous les assoiffés d’espérance.

Père André Guillevic

Ancien recteur du Sanctuaire de Sainte-Anne-d'Auray